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Pratiques


Le sadomasochisme dans la vie n'a rien à voir avec la vie du sadomasochiste.


Si bien que, dans mon petit théâtre de la cruauté, j’exerce mes talents de metteur en scène avec des comédiens de circonstance et toujours de passage, à qui je propose, par mes jeux, autant de rôles que de pratiques, toujours ludiques, ce qui leur permet de réaliser les fantasmes auxquels ils ont toujours rêvé.

Le corps n'est pas une entité séparable de la psyché : il y a une unité, et comme il arrive parfois que l’on se reconnaisse dans un inconnu, à partir du moment où l'on cesse de savoir et de chercher qui l'on est, je vous fournis les moyens de vous oublier et ainsi de pouvoir vivre l'accomplissement que réclame votre subconscient.

Vivre ses fantasmes, ce n'est pas simplement assurer une maîtrise ou affirmer sa puissance, c'est aussi assumer sa servitude et sa faiblesse. Leur nature est infinie, mais leur matérialisation n'est pas limitée tant qu'il y a complicité entre partenaires de jeu et inventivité. Avec moi, ils peuvent être d'une abondante diversité.



Telle la dompteuse d'hommes au cirque des fantasmes, je suis la domina au fouet magique et la reine des martinets. En piste ! Le sifflement du grand fouet est là pour vous dresser.

Comme un oiseau sur la branche, j'effeuillerai vos ailes à la cravache et chaque coup vous arrachera un hurlement aussi puissant que languissant.

Dans mon laboratoire extrêmement expérimental, me voilà doctoresse abusive, prête à vous prodiguer de ma main profonde et légère une sodomie limpide dans votre lune ouverte à tous les vents. Ce n'est pas dur, au fond... de vous envoyer en l'air.

Infirmière, couturière passionnée d'aiguilles, je m'entraîne à la jolie broderie sur la peau de mes patients. Mes petites aiguilles de toutes les couleurs vous percent en pénétrant lentement vos chairs.

Le luisant latex vous recouvre, vous englobe de la tête aux pieds, et plaqué sur votre visage, un masque à gaz vous relie à la vie par un frêle tuyau d'air, sous mon contrôle. Filet d'air... privé d'air... filet d'air... privé d'air...

Vos testicules sont liés, attachés. À leur base, des pinces, serrées, reliées à un ensemble de vasques qui se remplissent tour à tour. Vous voilà devenu clepsydre humain. Combien de temps arriverez-vous à résister au poids grandissant qui vous étire?

Debout au-dessus de votre visage impatient, et soudain, en pointillé sur vos amygdales, un jet doré s'épand, afin que mon odeur imprègne votre gorge asséchée.

Immobilisé et allongé, vous recevrez en pleine bouche mon offrande. Je vous entends mâcher, savourer et avaler goulûment ce délicieux mets que je vous sers tout frais.

Le Shibari, noble art séculaire du pays du Soleil Levant, me sera bien utile pour entraver votre corps solidement, vous suspendre, et vous abandonner à l'étreinte implacable des cordes qui vous enserrent.

Si votre peau connaît et s'adonne au plaisir de la caresse, elle s'acclimatera avec ravissement à la douleur de la brûlure du feu et à la morsure du froid. Bougies et glaçons, des contraires. Les contraires s'attirent, se complètent, et vous feront frémir.

Militaire en mission dans un conflit imaginaire ou agent de renseignement envoyé en infiltration, vous êtes mon prisonnier, attaché, et comme un éclair, la décharge électrique sera lumineuse. Torturé, interrogé, je vous ferai avouer tous vos agissements.

Si votre peau connaît et s'adonne au plaisir de la caresse, elle s'acclimatera avec ravissement à la douleur de la brûlure du feu et à la morsure du froid. Bougies et glaçons, des contraires. Les contraires s'attirent, se complètent, et vous feront frémir.